Reformer l'enseignement au collège.

L'éducation est un domaine crucial pour un pays. Un des socles de l'éducation en France est le collège unique. Celui-ci connaît des difficultés. Baisse du niveau sur certains savoirs (augmentation sur d'autres?). Problèmes de discipline récurrents. Épuisement des enseignants, oppression de certains élèves, en général de ceux qui réussissent par ceux qui sont en échec.

Je propose quelques solutions.

LES MOYENS.

Il est vrai que l'éducation nationale est un très gros budget avec pas mal de gaspillages. Mais comme à l’hôpital, ou pour la police, il y a quand même manque de moyens aux niveau des soutiers, de ceux qui font fonctionner la machine et permettent au bateau France de ne pas couler. L’enseignement est le métier le plus productif qui soit pour le pays. C’est le niveau d’éducation qui fait la différence entre pays plus que les richesses du sous sol. Il est donc légitime d’investir dans l’enseignement. Mais il faut aussi savoir se limiter à ce qui est possible. On ne peut pas augmenter le budget de l’éducation nationale, et surtout pas en prenant sur la Défense, comme on où 1/3 au moins du matériel est inutilisable faute de moyens d’entretiens. Bien sur, par moment je me dit que l’on pourrait augmenter les impôts de ces pauvres riches, mais ce n’est pas à la mode.

UNE AUTRE ORGANISATION.

Ce que je ne peut m’empêcher de remarquer, surtout au collège, et surtout en collège de ZEP, où j’ai aussi enseigné, c’est que le système n’est pas fait pour fonctionner. C’est mission impossible. Démagogie envers les associations de parents d’élèves ? Achat de la paix sociale en livrant les enseignants comme victimes sacrificielles ? Délitement de la société, explosion de la famille plus décomposée que recomposée ?

Sabordage de l’institution pour mieux privatiser et mieux organiser une société de castes ?

Je crois surtout à cette dernière hypothèse, mais l’avant dernière a son importance, surtout dans les parties fragiles de la population.

En attendant, le souvenir le plus aïgue que j’ai de mon passage en ZEP est de n’avoir pas pu aider ceux qui veulent s’en sortir par l’éducation, alors que souvent ils(elles) vivent des histoires à la Zola à la maison, quand il y a une maison.

EXCLURE LES VOYOUS.

Je ne pouvait les aider à cause du sur-effectif réel, d’une mauvaise organisation (TP de sciences en classe entière), mais surtout à cause de quelques voyous précoces qui cassaient l’ambiance des classes pour attirer l’attention sur eux et partager leur déshérence. Il faut bien se rendre compte que pour ces voyous il s’agit de propager leur échec pour se sentir moins seuls. Ils empêchent l’accès des autres à la connaissance, et ne s’en sortirons pas eux même par le système scolaire. On me dit parfois, que les structures étant pleines, il vaut mieux qu’ils soient en classe qu’à faire des bêtises dans la rue. Et bien justement je préférerais qu’ils soient dans la rue ou au moins il y a encore quelques éducateurs formés à accueillir ce public. De toutes façons l’expérience et le témoignage de mes collègues âgées m’a appris que la réalité est affreusement déterministe et conformiste pour ces jeunes "à gros problèmes". la plupart finirons en prison, et le système scolaire n’y peut rien ou presque. Je suis donc pour leur EXCLUSION DU SYSTÈME. Et oui. C’est inacceptable pour beaucoup d’enseignants, mais il faut savoir se rendre compte de ses limites. On ne peut sauver les gens malgré eux, et surtout cela empêche de donner leur chance à ceux qui la réclament et qui souffrent des agressions verbales et physiques de ces voyous.

Bien sur il faudrait prévoir des structures adaptées pour eux mais surtout agir en amont du problème. j’en parle plus bas.

Je remarque aussi que une fois exclus les voyous, une bonne partie des jeunes sont simplement sans grand attrait pour nos connaissances académiques. On nous dit que’il faut trouver des méthodes originales, plus expérimenter (en sciences), etc..

Remarque : un système ou seuls les enseignants géniaux sacrifiant leur vie de famille en préparations et animations extra-scolaires peuvent réussir est il fait pour fonctionner ? Ne faudrait il pas un système ou même des enseignant "normaux " peuvent enseigner ?

Le collège est une étape fondamentale pour l’enseignement. les élèves ne travaillent plus au Lycée, surtout en lycée technique, parce que’ils ont perdu l’habitude de travailler auparavant et parce que’il n’y a pas de relation de cause à effet entre réussite, passage dans la classe supérieure, et travail.

QUELQUES SOLUTIONS.

Des étapes repères. Instituer quelques règles simples qui ré-affirme la validité, l’importance, d’avoir un niveau minimal de connaissances et de savoir-faire..

Par exemple, on ne doit plus passer au collège sans savoir lire et écrire. Ce qui veut dire avoir des structures adaptées, donc des moyens pour cela. Certains de ces moyens peuvent être libérés par la baisse d’effectifs conséquente en collège, mais surtout il s’agit là d’un travail d’instituteur, pas de professeur certifié ou agrégé, et je ne dévalorise pas du tout par là le travail d’instituteur, au contraire ! J’ai connus de vieux paysans qui avait quitté l’école à 14 ans après avoir passé le certificat d’étude, qui étaient plus compétent en orthographe, calcul mental, unité de mesures (système métrique) que la plupart de mes élèves.(et moi pour l’orthographe !).

On devrait pouvoir suspendre le passage au lycée ou en LP à la réussite au brevet des collège sur décision du conseil de classe et d’orientation de fin de 3°. Dans le cas d’un élève qui n’a pas fait preuve de sérieux, la mention << doit faire ses preuves à l’examen>> ne me paraît pas obscène.

UN SYSTÈME D’OPTIONS.

Maintenant il faut tenir compte aussi des voeux et des centre d’intérêt des élèves. le monde a changé et on ne leur impose plus comme autrefois de suivre des matières vers lesquelles ils ne se sentent pas d’attirance. J’enseigne la physique, mais ce que je dit est valable pour d’autres matières comme les sciences naturelles (SVT), la technologie, etc.. Je suis absolument convaincu que l’on ne peut être un citoyen complet au XXI° siècle sans un minimum de culture scientifique et technique. On n’aborde pas notre époque avec des conceptions, une vision des choses datant du XVI° siècle. (Les 4 éléments, l’astrologie, et autres fariboles). Cependant force est de constater que l’enseignement des sciences n’est pas passionnant pour beaucoup d’élèves, et ce quelque soit la méthode. On peut multiplier les expériences, les travaux pratiques, la main-à-la-patte, etc.., certains n’en retirerons que l’amusement de tripoter des objet et obtenir des effets. Surtout il y a ce problème de moyens pour enseigner.

Mon idées est la suivante : Faire de l’enseignement de plusieurs matières des options, comme le latin. L’élève choisi un nombre minimum d’options, qui ne sont pas forcément les même d’un niveau à l’autre. Ces options comptent pour le dossier de passage au lycée ou au lycée professionnel. Ce qui veut dire concrètement que’un élève qui veut aller dans une formation administrative aura tendance à s’inscrire en langues, et un élève qui veut aller dans une formation scientifique ou technique ira en sciences. Ce peut aussi être l’occasion de tester différentes matières mais dans de vraie conditions d’apprentissage et d’auto-apprentissage. Ces options doivent se faire l’après midi en groupe de 12 élèves maximum, autour d’un professeur par séances de 1heur30. On aurait donc un découpage des 4 après midi en 2 séances de 1h30 au lieu de 3 séances de 1h. C’est mieux pour ranger le matériel... Dans ce cadre on pourra faire de véritables groupes de travail ou l’enseignant sera là pour guider un véritable auto-apprentissage. Le but n’étant pas de suivre forcément un programme détaillé, mais de choisir des sujets de découverte par l’expérience et le cours, dans une liste pré-établie, liste pouvant être complétée si les élèves trouvent et demandent un sujet particulier, en accord avec l’inspection, qui aura alors un rôle de conseil (enfin) et de validation des sujets.

On peut laisser quelques heures pour des savoirs de bases obligatoires, mais je pense que cela ne prendrait moins du tiers des horaires actuels en physique. le reste serait donc en option.

Un enseignement optionnel, cela veut dire moins d’élèves, mais plus motivés et étudiants dans de bonnes conditions. Je suis prêt à parier que’il y aurait quand même suffisamment d’élève à choisir la physique, qui ne sera pas alors moins attirante. On a généré son enseignement obligatoire en classes surchargées au collège pour provoquer des vocations de scientifiques qui manquent au pays. c’est un échec constatable.

EXEMPLE FINLANDAIS.

Cette méthode s’inspire de l’exemple finlandais, ou il n’y a pas de notes au collège. Les élèves font essentiellement des exposés devant leurs pairs, aidés par les enseignants. Le système est fait pour que les faibles soient aidés par les forts (chez nous certains faibles agressent les forts).

Ce système fait fantasmer nos pédagogues, mais de l’aveux même des finlandais (interview sur ce sujet de Linus Thorwald, l’inventeur de Linux), ce système est difficilement transposable ors de Finlande. Un inspecteurs de physique d’une autre académie, donc avec qui j’ai pu librement converser, m’a simplement raconté que’en Finlande les populations en grandes difficultés ont été considérées comme malades, et prises ne charge comme telles. En 25 ans le problème a été résolu. Mais la Finlande est un petit pays, égalitaire, avec peu de différences de revenus (1 à 4) et peu d’immigration. Chez nous manifestement la société est moins solidaire, moins égalitaire, et si ont résolvait le problème des milieux en grande difficulté, l’immigration re-remplirait le réservoir. Ce n’est pas du racisme. Les immigrés de l’avis de collègues marocains ou africains, ne sont pas tous l’élite intellectuelle de leur pays. De plus on observe que l’immigration en soit amène des problème. Combien d’enfants étaient des élèves sages dans leur pays, et deviennent turbulent chez nous. J’ai eu plusieurs témoignage de punitions corporelles très fortes en Afrique . Est ce cela qui leur "manquerait"?

Un autre témoignage : des collègues maliens ou tchadiens sont chaque jours désolés d’entendre des élèves dire <<Ce n'est pas la peine de travailler à l'école. Il n'y a cas aller travailler en France.>. Peut être les même que ce qui me disent <<Ce n'est pas la peine de travailler à l'école. Il n'y a cas aller en apprentissage.>>.

Je vous laisse deviner la tête des artisans aux quels je raconte ça.