La chute de la maison Mandriva.

Comment est ce arrive?

La Mandrake, puis la Mandriva bénéficiait d’une véritable reconnaissance, « distribution des secrétaires » disaient les vrais informaticiens condescendants. En fait c’était un hommage paradoxal, puisqu’une secrétaire pouvait effectivement installer et utiliser une Mandrake, chose impossible avec d’autres distributions Linux ou BSD, mises à part les diverses knoppix.

Peu à peu, grâce à l’aspect grand public on pouvait voir même quelques ordinateurs sous Linux dans des super marchés.

Puis vint l'envahisseur du sud.

On voit du Ubuntu partout, vigoureux comme ces herbes africaines qui envahissent ma campagne basque depuis qu’elles ont été prescrites par les coopératives. Dans la moindre install party des bacs remplis des cédéroms ocres sont proposés à tout le monde. Sur les listes les utilisateurs désertent et basculent vers la belle nubienne, poussés par les trop nombreux problèmes rencontré avec la jolie parisienne, charmante dans sa robe bleue, mais un peu capricieuse et fantasque.

La présence en grandes surfaces de boites obsolètes, ou de trop rares portables, ne compensa pas l’absence d’une véritable politique auprès des intégrateurs. Les vendeurs étaient peu motivés et peu formés, et déconseillaient leur achat, quand ils ne les cachaient pas,

L’absence de succès avec la grande distribution ne fut pas remplacée par le travail des artisans. Au contraire ceux ci avaient été repoussés par des propositions dispendieuses où ils leur fallait payer pour avoir le droit de vendre de la Mandriva!

Peu à peu des utilisateurs particuliers, la marée gagna les postes de travails, puisque l’on n’avait pas de raisons d’utiliser autre chose. Avec ses cédéroms jolis, Ubuntu était facile à se procurer. Qu’en suite il soit un peu plus rude de l’installer complètement ne concernait pas la majorité des débutants, content de se satisfaire du minimum présent sur la galette d’initiation.

Les nouveaux convertis n’ayant pas de point comparaison utilisèrent ce qu’on leur conseilla.

La maison Mandriva activa bien son réseau de militants, mais oublia que ceux-ci ne lui était nullement inféodés.

De plus, étant occupés à d’autres tâches, cette milice de volontaires ne pouvait être mobilisée de manière permanente. C’est là le défaut de toutes les milices populaires.

Après quelques succès comme l’install party mondiale, un certain manque de suivi, mal français s’il en est, fit retomber le soufflé.

Tel militant qui demandait des affiches ou des cédéroms pour une install party suivante ne recevait pas de réponse, un autre qui réclamait de l’aide recevait un courrier en langue de bois de belle facture.

Les cadres de Mandriva pensaient.

Ils étaient formés par des experts, parfois experts eux même, et s’il ne connaissaient ni le latin, ni le grec, ni l’hébreu, ils connaissaient bien la langue de Georges Bush, et auraient pu en remontrer à bien des théologiens de la Sorbonne pour ce qui est des arguties, de l’étude des concepts, et de la belle pensée.

Mandriva n’était pas née sur les bords de la Seine pour rien! Donc on étudiait. On élaborait des « modèles économiques », des stratégies de communications, et autres belles choses merveilleuses que je ne saurais dire ici.

Pendant ce temps la, l'envahisseur ne pensait pas. Il envahissait.

Sa stratégie brutale et efficace était simple.

D’abord occuper le terrain, et faire en sorte d’être partout présent. Pour cela la distribution de cédéroms fut un atout majeur. Ensuite, il utilisa un vieux système que connaissent les condottieres et autres maîtres de guerre.

Comme le fit Walenstein en son temps, il recrutèrent des mercenaires. Tellement nombreux, et tellement bien soldés que les autres princes ou républiques ne pouvaient en disposer. La communauté Debian en souffrit principalement, mais partout les meilleurs reîtres du code, les lansquenet de la compilation efficace furent approchés et attirés.

La qualité de la Ubuntu fut naturellement excellente, et rivaliser devint difficile.

Donc ainsi, peu à peu il ne resta qu’une force en place. Tout prince , tout Etat, toute entreprise ne pouvait se faire sans passer par Maitre Marc S. et ses grandes compagnies

Une seule version de GNU/Linux occupa bientôt presque tout les ordinateurs.

Comme son nom l’indiquait, les utilsateurs assujetis à Ubuntu était <<Tous ensemble reliés>> par un seul OS, symbolisé par un anneau unique.

Par son système de paquetage qu’il était le seul à posséder et contrôler le Maître les liaient tous dans son empire du Sud.

Resistance

Quelques distributions résistèrent encore un peu.

La sauvage Slackware, la Gentoo aux subtilités gnostiques purent vivre encore cachées dans les chaumières de quelques farouches indépendants.

La red Hat survécu un peu à son empire passé. Ses ruines évoquait une ancienne grandeur et un ancien espoir. On oublia même la corruption de cet espoir par l’appât de l’or.

Suse la blonde choisissait malgré elle de disparaître vers l’Ouest au delà de la mer grise, car tel était son destin.

De la prometteuse maison Mandriva il ne resta comme de la rose, que le souvenir d’un parfum.

Il n’y eu plus qu’Ubuntu

Et alors l’oeil du Maître brilla de satisfaction,

et Il decouvrit son vrai visage...